L' arete de bionnassay
Après tant d’années à regarder l’enchaînement d’Arête de Tricot à Bionnassay depuis la fenêtre de mon appartement. J’ai fini par proposer à mon ami Lucas d’aller y faire un tour. Lucas avait déjà fait l’Arête de Bionnassay, mais par les Dômes de Miage et découvrir l’Arête de Tricot le motivait bien. Ainsi, nous voilà partis à 14h depuis le village de Bionnassay. Nous rejoignons rapidement le col de Tricot, puis tirons à gauche pour attaquer les contrefort peu escarpés de l’arête.
Nous continuons sur cette arête peu difficile pendant des heures jusqu’à atteindre l’aiguille inférieure de Tricot où nous décidons d’installer notre bivouac pour la nuit. Il est 19h et deux longues heures à faire fondre de la neige nous attendent afin de reconstituer nos stocks d’eau pour la longue journée du lendemain.
Après une mauvaise nuit particulièrement humide, nous nous levons pour affronter la suite de l’arête. Nous mettons la corde car le passage le plus technique de la voie nous attend, une traversée en 4 peu protégeable sur du mauvais rocher nous attend.
Après un peu de recherche, il s’avère que le passage est moins délicat qu’annoncé sur le topo, et nous filons en direction de l’aiguille de Tricot à 3665m d’altitude. La neige se fait enfin sentir sous nos pieds et nous mettons nos crampons environ 300m sous le sommet. Les conditions sont excellentes et nous avalons rapidement la distance qui nous sépare de l’aiguille de Tricot. Une petite barre de céréale, et c’est reparti pour aller affronter l’aiguille de Bionnassay encore loin au dessus de nos tête. Quelques Zig et Zag sur l’arête en mixte au dessus de nous et nous voilà sur l’aiguille !
Le temps est superbe et nous savourons pleinement le moment. S’ensuit ensuite l’un des moments les plus impressionnant de notre course avec la fameuse traversée de l’arête de Bionnassay.
D’un coté la face nord avec son toboggan géant de 1000m, de l’autre la face sud plus accueillante, mais malgré tout 300m de vide nous sépare du plateau en dessous. Nous nous efforçons de marcher sur le fil de l’arête en direction du Piton des Italiens sans penser au vide qui nous entoure.
Une fois le piton des Italiens atteint, la partie technique est derrière nous ! Nous devons encore atteindre le Dôme du Goûter et la voie normale du mont Blanc, mais le plus difficile est fait.